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13 février 2006 1 13 /02 /février /2006 20:35

Tom Cruise. UFD

Il est loin le temps de E.T. et de l’innocence des comtes de fée pour enfants. Le cinéma de Spielberg, dépressif et hanté par les morts, semble désormais s’adresser à leurs pères defunts.

Le cinéma de Spielberg serait-il rentré dans une phase de dépression ? Minority Report, film lugubre, desespéré et méandreux, nous donne la confirmation de cette perte d’innocence, comme c’était déjà le cas dans le précédent film de Spielberg , A.I.. Le cinéaste utilise la fable politique de science-fiction pour aborder une de ses obsédantes questions qu’est la dépression de la famille américaine avec comme toile de fond l’absence ou la mort de l’enfant. La filiation et le don sont en effet les grands absents de cette histoire.

Tom Cruise et Colin Farrell. UFD

A la croisée de Blade Runner et d’ Orange mécanique, le film se situe dans un futur proche où John Anderton, flic de la pré-crime, appartient à une brigade qui peut arrêter les criminels avant qu’ils ne commettent leurs méfaits grâce à des voyants, appelés « pré-cogs », sorte d’oracles des temps modernes. Un jour il découvre qu’il fait lui-même partie des suspects à arrêter…
La première partie du film, très homogène et réussie, suscite un intérêt croissant pour les sujets qu’elle aborde ( le débat science technologique et foi, l’humain qui se passe du divin, le pouvoir des images, les conséquences d’une société de plus en plus surveillée par la police ) mais aussi pour sa forme ( le refus du parti pris visuel c’est-à-dire l’utilisation distillée et intelligente des effets spéciaux pour rendre compte d’un univers glacial à travers l’utilisation d’une dominante bleue de l’image, le soucis du détail , le côté néo-moderne des décors, etc.). Hélas le film s’étire, s’enlise, devient trop prévisible et conventionnel, notamment à la fin, donnant l’impression que le cinéaste n’a pas été jusqu’au bout, en cédant à la facilité.

Tom Cruise. UFD


Minority Report, comme A.I., représente à mes yeux un film «inégal». Il ne parvient pas à aller jusqu’au bout de son questionnement : quel est le sens de l’existence et la place de l’homme dans un monde où l’on parvient à tout maîtriser, même le temps ? Quelle juridiction peut on appliquer à l’image et au virtuel ? Spielberg ne maîtrise pas la seconde partie de son film.

Le film traite de la défaillance du rôle du père ainsi que de l’échec de la maîtrise de la violence à travers la loi. Seule brèche dans cette vision déshumanisée du futur : le personnage joué par Tom Cruise, père affligé par la disparition de son fils, qui fait appel à la mémoire et à la vérité pour prouver son innocence, nous rappelant ainsi que seul le faire mémoire permet d’envisager un futur qui ait du sens.
Minority Report, film inégal certes, mais, en même temps, film à étudier de près parce qu’il est « vrai » (du point de vue de la personne du réalisateur qui sans démagogie ne craint pas de « miner » son univers cinématographique) et concentre en lui-même de nombreuses obsessions sociales et politiques bien réelles dans nos sociétés actuelles .

Octobre 2002

UFD

Voir aussi l'article sur la guerre des mondes dans la rubrique DVD





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commentaires

G
TROP ...bien ce film , j'ai aimé et ca m'etonne pas c'est Steven Spielberg !! je trouve qu''avec Tom Cruise il forme une bonne equipe !! en plus la fin du film ma surpris un très beau film que je conseille a tout le monde
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